Beaucoup pensent que les plaques militaires d’identification ont un rôle purement esthétique, la réalité est pourtant toute autre. Tantôt aperçues sur des œuvres cinématiques de guerre, tantôt portées comme accessoire de mode autour du cou, on ignore d’où elles viennent, et quelles fonctions elles servaient initialement.
D’où viennent les plaques d’identité militaires ? Pourquoi les soldats en portent-ils en mission ? On vous dit tout ce qu’il faut savoir à ce sujet dans cet article.
Dépeintes à tort comme étant un accessoire inutile, les plaques militaires, communément connues sous le terme de « Dog Tags », sont absolument nécessaires pour le corps de l’armée.
Ceux qui ne s’y connaissent pas pourraient s’interroger sur l’intérêt d’avoir une mini-plaque d’identification sur soi, mais dans certains contextes, leur utilité prend tout son sens.
Un problème qui ne vient pas souvent à l’esprit est l’identification des dépouilles lors des guerres. En temps normal, il est facile de reconnaître le cadavre en se fiant à ses pièces d’identité, en l’identifiant par ses proches ou en ouvrant une enquête. Choses qui ne sont pas évidentes sur le terrain quand la personne est défigurée, et qu’aucun indice n’est retrouvé. Loin de son groupe et sans le moindre signe distinctif, il est difficile de retrouver la trace de centaines ou de milliers de victimes.
Avec une plaque d’identification qui résiste aux conditions extrêmes, on peut savoir à qui appartient le corps, et avoir plusieurs informations concernant la personne. Cela permettait également de lutter contre l’usurpation d’identité et tous les profits que certains pouvaient en tirer.
Dans d’autres cas de figure, si on trouve un blessé par exemple, cela permet d’apporter la meilleure assistance possible et de faire appel à sa division. On y apporte aussi des informations d’ordre médical ou religieux qui aident à l’organisation du sauvetage et des funérailles.
L’évolution des plaques d’identification militaires s’étend de la nuit des temps aux époques modernes. D’un concept générique a jailli un outil fonctionnel fort utilequi ne cesse d’être développé pour répondre aux moindres besoins des soldats.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas un principe purement occidental. L’usage de moyens d’identification au sein des forces militaires est universel, et il existe depuis plusieurs milliers d’années.
Les premiers modèles documentés datent de l’ère romaine. Ils étaient particulièrement dédiés aux recrues de l’armée, avant qu’elles ne reçoivent l’approbation pour rejoindre le régime, et qu’on ne leur assigne leurs fonctions. Ils étaient gravés en plomb et rattachés par des rubans en cuir.
On retrouve également un principe similaire auprès de l’armée et des rebelles chinois ayant participé à la révolte des Taiping contre la dynastie Qing. Cette fois-ci, on faisait usage de plaques en bois qu’on accrochait à la ceinture de l’uniforme. On y retrouvait le nom, l’âge, l’origine ainsi que l’unité et la date de recrutement.
Aussi improbable que cela puisse paraître, ce sont les civiles qui ont imposé le concept des plaques d’identification militaires aux États-Unis. Au cours de la guerre de Sécession, les soldats se rendaient aux batailles en fixant des bouts de papier au dos de leurs uniformes, pour indiquer à ceux qui les trouveront leur adresse et pour être ramenés à leurs familles.
Les fabricants n’ont pas tardé à se joindre à ce mouvement en concevant des insignes métalliques ou en alliage de cuivre et de zinc où étaient gravées toutes les informations concernant les soldats.
L’un d’entre eux s’était proposé pour fournir à l’armée toutes les plaques dont ils avaient besoin, mais l’offre a été refusée, et ce n’est que quelques années plus tard que cet accessoire a été intégré de manière officielleà l’équipement des troupes.
Lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, les plaques d’identité militaires ont permis de distinguer des milliers de soldats immatriculés. Leur forme et leur conception ont énormément changé au fil du temps : ils sont devenus discoïdes, conçus à partir d’aluminium ou de fibres d’asbestoses, gravés lettre par lettre, et dupliqués en deux exemplaires.
Dans un deuxième temps, durant l’ère industrielle, les méthodes d’impression se sont améliorées, et on a préféré l’embossage des critères d’identification. Cette approche permettait de gagner du temps, et d’avoir des identifiants plus lisibles et plus résistants aux agents corrosifs.
Malgré cela, des milliers de morts des deux guerres mondiales demeurent non identifiés. Dans certains cas, la plaque d’identité s’égarait ou était détruite sous l’effet de facteurs externes. Malheureusement, une grande partie des morts ne la portait pas par pure superstition, ou, car ils ne voyaient pas l’utilité de l’avoir sur soi.
Aux alentours de la guerre du Vietnam, les plaques d’identité comportaient toutes une entaille caractéristique au même endroit. Longtemps, on a cru que ce design particulier était spécialement choisi pour disposer la plaque entre les dents du défunt, et donc de s’assurer qu’elle serait retrouvée ultérieurement.
Cependant, ce n’était aucunement le cas. La réelle cause était très simple, et n’avait rien à voir avec ces spéculations. On devait correctement orienter les plaques sur la nouvelle machine de gravure pour qu’elle puisse fonctionner, et l’encoche servait à distinguer le haut du bas du disque.
Inconscients de ce détail technique, c’est devenu presque une tradition de coincer la plaque entre les incisives du soldat pour qu’on puisse l’identifier.
On ne pouvait clôturer l’historique des plaques militaires d’identification sans vous parler de l’origine du surnom « Dog Tags ». En effet, cette expression est bien plus qu’une comparaison anodine. Elle remonte à la guerre franco-allemande qui a frappé en 1870.
Le hasard a fait que les soldats allemands portaient des plaques d’identité extrêmement similaires à celles que possédaient les propriétaires d’animaux de compagnie. Les détenteurs de chiens, en particulier, devaient payer une taxe annuelle en Allemagne. Une fois que c’était fait, on leur délivrait des insignes métalliques ressemblant à celles des militaires.
Depuis quelque temps, on évite d’employer l’expression « Dog Tags », car certains soldats se seraient plaints qu’elle porte une connotation négative. Ils se sentaient rabaissés quand on l’utilisait pour désigner leurs plaques d’identification.
Si vous avez le sens de l’observation, vous avez certainement remarqué qu’on porte le plus souvent deux plaques militaires d’identification. En effet, soit la plaque peut être scindée en deux versants, soit il existe carrément deux plaques militaires distinctes rattachées l’une à l’autre ou accrochées sur la même chaîne.
Encore une fois, cette idée ingénieuse a un intérêt purement pratique. Quand il n’y avait qu’une seule plaque, soit on la retirait pour la déclaration, soit on la laissait sur le corps pour que l’équipe chargée de le ramasser puisse l’identifier plus tard. C’est cette deuxième option que choisissait la majorité des soldats, par acte de solidarité envers leurs camarades.
Ce problème a été réglé en créant un duplicata :
Ceci dit, cette nouvelle manière de procéder n’est pas dénuée d’inconvénients. Le contact des deux pièces métalliques, en plus d’être irritant pour la peau, faisait du bruit qui compromettait la discrétion des combattants.
Pour y remédier, on les protégeait par un étui en cuir ou en caoutchouc, ou on les enroulait ensemble d’un ruban silencieux. Dans les modèles actuels, les deux plaques sont le plus souvent soudées, mais facilement détachables les unes des autres.
Aujourd’hui encore, le tag qu’on laisse autour du cou du soldat sert pour lui rendre hommage lors de l’enterrement. Au cours de ces cérémonies collectives, on les rattache à leurs armes, ou à leurs équipements durant la minute de silence. Il n’est pas rare qu’elle soit restituée à la famille du défunt en guise de souvenir, et qu’on l’apporte chaque fois qu’un membre se recueille sur sa tombe.
L’objectif même des plaques militaires est d’informer sur l’identité des soldats qui les portent. C’est la pièce d’identité qui renseigne sur leurs données civiles, militaires, et médicales. Sur une si petite surface, on ne se contente que de ce qui est strictement nécessaire.
En fonction du régime ou du corps auquel un soldat appartient, et selon le pays dont il est question, les informations qui y sont gravées diffèrent. Certains éléments sont constants, quel que soit le type de plaque d’identification. Il s’agit :
Toutefois, il n’y a pas de consensus, comme nous l’avons dit plus haut, et on retrouve plein d’autres informations sur les dog tags. Ceux qu’on retrouve le plus fréquemment sont l’âge, la ville et le pays d’origine, le numéro de sécurité sociale, le groupe sanguin et le sous-type rhésus.
Exceptionnellement, pour certains pays ou divisions militaires, d’autres éléments étaient ajoutés tels que : la religion, le surnom, le gendre, le statut vaccinal ou la présence d’allergies médicamenteuses. De temps à autre, on peut trouver une inscription qui précise « Ne pas retirer » ou qui indique comment le diviser en deux.
Les amoureux des équipements militaires, particulièrement ceux qui sont pointilleux sur les détails, ont certainement remarqué que les Français et les Américains n’utilisent pas le même style de plaque d’identification. Le principe est respecté, mais il existe quelques différences qui distinguent les modèles de plaques militaires françaises de leurs paires américaines.
Les principales divergences sont :
Initialement, les insignes d’identification militaires étaient exclusivement dédiés au corps de l’armée. Seuls les soldats des forces terrestres, navales, aériennes, ou assimilées, pouvaient en avoir. Il était d’ailleurs très mal vu que des civils en portent, car c’était souvent dans le but de soutirer des avantages de leur faux statut militaire.
Largement popularisées par la culture cinématographique, avec les nombreux films de guerre fidèles aux descriptions des survivants, les plaques militaires sont vite devenues un accessoire de mode. D’abord au sein des communautés de fervents collectionneurs, puis auprès de grandes célébrités, elles ont fini par atterrir chez le grand public.
Maintenant, on peut se procurer des dog tags de style militaire personnalisés à la demande ! Ils sont conçus en métal ou en argent et sont idéals pour compléter un look décontracté ou d’inspiration militaire. Même les grandes marques comme Gucci l’ont revisité, et y ont apporté leur touche moderne et sophistiquée.
Des badges similaires sont attribués aux patients ayant des conditions médicales invalidantes, ou qui les exposent à des pertes de connaissances. On peut y mentionner la maladie en question, les interventions à réaliser en urgence, ou la présence d’allergies graves qui pourraient risquer la vie de la personne.
De nos jours, avec l’émergence de nouvelles technologies, et la possibilité d’étudier l’ADN pour déterminer l’identité des cadavres, on ne cesse de remettre en question l’utilité des plaques militaires. Néanmoins, elles resteront à jamais associées à l’équipement militaire, et représentent un héritage culturelqui nous rappelle les nombreux sacrifices de nos prédécesseurs.
Bonjour,
Que faire quand on trouve une plaque militaire de la guerre 14-18…?
Y a t il un office qui s’en occupe pour prévenir les familles mêle 105 ans plus tard..?
Merci à vous.
quelqu’un peut-il me donner la signification de cette plaque d’identification :
2475 A
St.Kp.Fla.Ers.Bt1. (mot) 31
Bonjour
je suis rédacteur de la revue Monnaies&Détections, en surfant à la recherche d’une identification de plaque identique aux dog tag et marquée Roanne 225 ( d’ailleurs si vous avez une idée , votre suggestion est la bienvenue!) je suis tombé sur votre article. Il intéresserait nos lecteurs qui trouvent régulièrement ces plaques. Quelles seraient vos conditions pour une publication dans notre revue? cordialement Gilles Cavaillé
La question a déjà été posée mais je ne vois pas la réponse .Ma classe n’est plus mobilisable et je me demande s’il est possible de récupérer ma plaque d’identification.Si oui,à quel service s’adresser?
Merci
Bonjour,
Bravo pour cet article sur l’histoire des plaques militaires.
Sauriez-vous me dire si les militaires français de la guerre de 1870 possédaient des plaques militaires ? et si oui de quelles natures ?
D’avance merci
Cordialement
Bonjour g trouver une plaque militaire USA avec le nom et toute les inscriptions je voudrais la rendre au descendant moi elle M ai inutile comment faire.?
comment recuperer sa plaque apres la retraite militaire
J’ai retrouvé la PIM d’un ami de mon père, elle porte la date 1926. S’agit il de sa date de naissance ou de sa classe. A quel âge a t elle été délivrée?
Merci
Salut! Merci pour l’article qui éclaire mon ignorance sur le dog tags, j’suis un fan j’suis un civile mais je compte personnalisé ma part avec une spécificité mon métier.
du contingent 20 2/A donc de Septembre 1960 puis-je retrouver trace de ma plaque d’identification militaire de l’époque , il est certain que soixante ans après être libéré du service militaire , c’est plutôt difficile , j’ai toujours mon livret militaire et donc Nom , Prénom , Matricule , merci pour votre réponse
3 plaques militaires au nom d’Harold FOPAN ont été découvertes dans un fort au nord de Langres 52 avec les inscriptions :
U.S.A., 18 ENG.RY., PVT 41, 169554
Question : comment retrouver cet Harold ? pourquoi et quand était-il là ?
MERCI pour une réponse
3 plaques militaires au nom d’Harold FOPAN ont été découvertes dans un fort au nord de Langres 52 avec les inscriptions :
U.S.A., 18 ENG.RY., PVT 41, 169554
Question : comment retrouver cet Harold ? pourquoi et quand était-il là ?
MERCI pour une réponse
Bonjour,
Je dispose de la plaque d’identité militaire de mon père. Il est écrit :
son groupe sanguin
ses nom et prénom
Paris 1943
un matricule
A quel corps cette plaque rattache-t-elle mon père ?
Merci.
B.Bouly
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FREISMUTH
février 04, 2024
UN TOULONNAIS A PRIS CONTACT IL A RETROUVE UN PLAQUE F. FREISMUTH N° 4833-28 AVEC UN DETECTEUR DE METAUX