Le camouflage militaire du soldat et de ses équipements est souvent un critère de réussite pour une opération. Mais finalement, quels sont les différents types de camouflage militaire qu’il est possible de trouver ?
Depuis très longtemps les animaux utilisent des techniques pour se cacher de leurs prédateurs, comme l’homme par exemple. A l’inverse, l’homme utilise des techniques afin de ne pas être vu et pouvoir approcher ses proies. Parmi celles-ci, on trouve des techniques de camouflage.
Marek Strandberg, de l’Organisation des sciences et de la technologie de l’OTAN, indique qu’il s’agissait davantage de l’odeur au début. En effet il a déclaré : « dans l’histoire humaine, on peut imaginer que le premier camouflage ne concernait pas la couleur, mais l’odeur pour se couvrir soi-même de boue pour atteindre une proie dans la nature ».
Les zoologues britanniques Hugh Cott et Sir Edward Poulton vont jouer un rôle clé, en faisant passer le camouflage de la nature en techniques que l’armée peut utiliser. Sir Poulton publie le premier livre sur le camouflage en 1890 : Les couleurs des animaux.
Finalement, la boue a commencé à faire place à d’autres techniques. L’armée indienne britannique faisait teindre son uniforme blanc avec du thé et du curry. Au milieu du 19ème siècle, le kaki militaire est né, mettant fin à l’objectif d’avoir un uniforme blanc sans être vu par les ennemis. Les tenues militaires classiques sont cependant restées dans l’armée jusqu’au début du 20ème siècle. Les uniformes avaient alors une fonction psychologique pour les soldats car ils leur permettaient de se sentir prêts au combat.
Lors de la Première Guerre mondiale, l’objectif consistait à cacher les lieux et les équipements davantage que les personnes. Des groupes d’artistes étaient notamment engagé pour répondre aux demandes des armées. La reconnaissance aérienne a forcé les militaires à se camoufler désormais eux-mêmes, à partir de la Seconde Guerre mondiale et après. Différents motifs d’impressions sur les tissus étaient alors faits.
Le DNC est un camouflage pixelisé bicolore apparu pendant les années 1990. Les forces spéciales américaines et britanniques l’ont notamment utilisé dans le but de ne pas être vu par les appareils à vision nocturne, ce qui faciliterait les opérations de nuit.
Si l’idée était bonne au départ les résultats ont été mitigé car des tests menés par les tireurs d’élite américains de la Guerre du Golfe ont révélé qu’il n’était pas plus difficile à voir qu’un camouflage normal.
Le Camouflage Centre Europe est très populaire. C’est la référence des armées françaises, ayant été introduit en 1991 afin de remplacer le modèle TAP 47 et l’unicolore en kaki. Sa popularité est telle que de nombreux corps d’armées vont l’utiliser. C’est d’ailleurs le cas des armées autrichiennes qui l’utilisent également.
Les missions en climat tempéré utilisent ce type de camouflage. Il se compose de 4 couleurs, visant à renforcer l’immersion dans un décor boisé : vert foncé, marron, noir et beige. S’il ressemble au M81 Woodland, un détail le différencie : les rayures sont plus épaisses et plus foncées sur le CCE.
De 1981 à 2004, l’armée américaine utilisait le motif M81 Woodland. Que cela soit l’armée de terre, la marine ou encore les aviateurs, beaucoup empruntaient ce camouflage. Le terme M81 renvoie à l’année de début de son utilisation. Le terme Woodland fait quant à lui référence aux 4 couleurs qui permettent un camouflage dans un environnement forestier : vert, noir, marron et beige.
Ce n’est qu’à partir de 2004 que le M81 Woodland disparait peu à peu des stocks de l’armée américaine. Seuls quelques commandos américains, comme les Navy SEALS ou le SWAT, et d’autres forces militaires l’utilisent encore. Sa popularité a été telle que ce camouflage a été introduit au sein de la mode.
C’est en 2004 que le camouflage MARPAT est apparu dans l’armée américaine. Il est caractéristique du corps des Marines. De petits pixels rectangulaires de couleurs différentes rendent ce type de camouflage théoriquement plus efficaces que les motifs plus standards.
Il y a 4 variantes qui ont existé :
Le camouflage Navy Working Uniform (NWU) est un motif d’impression numérique pixélisé inspiré du modèle MARPAT. Celui-ci est de couleur bleue, ce qui reflète l’héritage de la Marine ainsi que de son lien avec les opérations maritimes.
Le motif pixelisé va masquer l’usure et les tâches, ce qui est particulièrement utile dans des missions où la discrétion est de mise. Si ce sont de telles couleurs, cela est fait pour correspondre aux teintes de peinture qui sont les plus utilisées sur les navires.
Cela est également utile dans le cas de missions avec de longs déploiements et durant lesquelles la probabilité de rentrer en contact avec des surfaces nouvellement peintes est plus grande.
Comme son nom l’indique, ce camouflage est utile lors d’opérations dans le désert. Deux modèles de type DCU existent :
L’UCP est un motif de camouflage parmi les plus controversés. Il apparait au sein de l’armée américaine en 2005, après de nombreux tests performants. Ce n’est qu’au cours des opérations que ce matériel militaire a commencé à présenter des défauts.
Dans les milieux tropicaux et urbains, il n’est pas aussi efficace qu’attendu. En 2014, l’US Army annonce donc que ce camouflage serait retiré totalement de leurs équipements pour la fin septembre 2019.
Contrairement aux modèles précédents, le camouflage Multicam a pour but de ne pas être vu dans tous les types de terrains.
Il a été créé par Crye Associates et l’US Army Soldier Systems Center (US NATICK. Existant depuis le début des années 2000, il prend une certaine ampleur à la fin de cette décennie.
Après l’abandon de l’UCP, l’armée américaine avait donc besoin d’un autre type de camouflage. Le Scorpion W2 est donc devenu le motif réglementaire pour les soldats américains.
Celui-ci a pour but de cacher dans différents environnements comme le bois, le désert ou encore les milieux à pauvre végétation.
Les forces de l’air de l’armée américaine utilisent l’Airman Battle Union (ABU) comme motif de camouflage. Leurs collègues de la République Dominicaine l’utilisent également.
Il présente la particularité d’être semi pixelisé et d’être un motif à rayures. De plus, les couleurs sont sobres, avec du gris et du bleu, ce qui permet aux soldats de l’air d’être facilement reconnaissables par leurs homologues.
Le Flecktarn est le camouflage de la force de défense fédérale d’Allemagne : la Bundeswehr. En allemand, le nom flecktarn signifie « camouflage tacheté ». Il se compose généralement de 5 couleurs : vert pâle, vert foncé, rouge brun, gris foncé et brun vert. Lorsqu’il a été créé, sa technique de petites tâches était alors innovante dans le camouflage.
Ce motif voit en effet le jour dans les années 1970 en RFA. Ce sont les troupes ouest-allemandes qui ont voulu remplacer leurs vêtements de couleur terne. A sa réunification l’Allemagne a continué à l’utiliser et il s’est propagé à d’autres pays dans le monde.
Le camouflage Multi-Terrain Pattern ou MTP est celui qui est utilisé par les forces armées britanniques. Celui-ci est conçu pour cacher des soldats dans une multitude d’environnements. Ses formes et ses couleurs ne s’inscrivent pas dans la tendance moderne des motifs de forme carrée.
Comme ses performances sur le terrain ont été concluantes, de nombreuses autres armées se sont dotées de cet équipement pour leur tenues militaires.
Abrégé CADPAT, le motif Canadian Disruptive Pattern est celui qui est utilisé par les forces armées canadiennes. Ce camouflage tactique se compose de petits pixels rectangulaires qui sont générés informatiquement.
Ce motif s’est imposé et l’ensemble des forces armées canadiennes l’utilisent au sein de leur équipement. Il convient de dire que celui-ci a imposé le modèle MARPAT décrit précédemment.
L’Australie utilise quant à elle son propre modèle de camouflage. Appelé Disruptive Pattern Camouflage Uniform, on l’appelle aussi Jelly Bean Camo pour ses formes de bonbons. Utilisé depuis 1986, son spectre de couleurs se base sur des photographies aériennes du territoire australien.
Ce n’est qu’en 2006 que les australiens sortent une deuxième version du DPCU. Celle-ci est complètement adaptée pour des combats dans un milieu aride. Cette version est appelée DPCU Desert et contient 5 couleurs.
Dans le Nord de l’Europe, la Suède utilise également son propre modèle de camouflage militaire. En effet, les forces armées suédoises utilisent le M90. Il contient plusieurs formes géométriques de couleur vert clair, vert foncé, gris ou encore bleu marine.
C’est l’utilisation et l’agencement de ses coloris qui lui permettent d’être utiles dans une grande diversité de terrains. Comme le modèle DPCU australien, le M90 s’est vu prendre des tons plus clairs pour permettre de se camoufler dans le désert. Les suédois l’ont en effet utilisé lors d’interventions dans le désert en Afghanistan.
Si ce camouflage est nommé bandes de tigre ce n’est pas pour rien. En effet, celui-ci est composé de motifs qui ressemblent à la fourrure du félin.
Les couleurs et la taille des rayures varient selon les modèles et ce camouflage peut donc convenir à des paysages plus ou moins denses en végétation. Lorsque le noir est fortement présent le camouflage bandes de tigre est assez utile dès lors que la nuit tombe.
Le modèle Tigerstripe est en service depuis les années 1960. De nombreuses unités d’élite l’utilisent pour leurs combats, comme par exemple la Légion étrangère.
Le camouflage splinter night est évidemment destiné à cacher le soldat durant des missions nocturnes. Dans les endroits sombres et les bâtiments de couleur gris ou noir, il est presque indétectable. De nombreux tons noirs ou gris sont présents sur le modèle splinter night.
C’est un autre modèle utilisé par des troupes d’élite lorsque de petites missions commandos doivent être réalisées sans se faire repérer.
Les régions désertiques posent problèmes aux soldats car il est compliqué de se dissimuler dans une zone où les couleurs varient peu. Certains des précédents camouflages présentés ont des modèles désert, d’autres non. C’est pour cette raison que les armées ont créé des camouflages aux coloris beige et marron pour se fondre dans le paysage.
Voici le modèle français Daguet :
Il y a le camouflage désert 6 couleurs. Près de 6 variétés de couleurs existent sur un tel équipement. On trouve des nuances de beige, de marron mais aussi du noir. Le camouflage 3 couleurs est plus simple. Ici, on trouve du beige, du marron ainsi que du vert pâle.
Finalement, de nombreux modèles de camouflages existent aujourd’hui. C’est le cas par exemple de l’Urbain gris ou bleu, de l’AMX30, du DcamC ou encore du Vegetato.
Enfin, il ne faut pas oublier le modèle de camouflage Ghillie, qui est emblématique des tireurs d’élite dissimulés dans les bois.
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